Spunti di riflessione sulla spesa ai tempi del Covid19

della socia Lidia Tusa

"Ma fille et moi sommes en quarantaine « de précaution » à Palerme. Nous ne pouvons pas sortir de chez nous, même pour faire les courses, si bien que, pour ne pas importuner les voisines, nous nous les faisons livrer à domicile. Pour les fruits, les légumes, le pain, le fromage, les œufs, la viande et tout ce qui peut se trouver localement, nous avons choisi de commander à une boutique bio qui s’approvisionne pour quasiment tous ses produits frais auprès de producteurs proches ou, de toute manière, siciliens.
Hier une amie m’a appelée. Elle m’a parlé de sa fille, étudiante en Angleterre, qui commence à avoir des problèmes pour trouver des fruits et légumes, et, plus généralement les choses qui ne sont pas produites en Angleterre. Bien qu’il ait été toujours clair pour moi qu’acheter directement au producteur était bon et juste pour de multiples raisons, je me rends compte tout d’un coup qu’il ne m’était jamais venu l’idée que cela puisse devenir l’unique option possible !

Pour nous qui sommes nés dans cette partie du monde qui n’a pas connu la guerre depuis plus de soixante-dix ans, les « jours d’après » nous ne les avons connus que dans les films américains où monstres, aliens ou zombies se mettent en chasse des bons humains survivants… Seulement qu’aujourd’hui, à nous mettre en danger, ce sont des créatures invisibles qui peuvent se cacher n’importe où : moins nous avons de contacts avec nos congénères, plus nous avons de certitudes d’éviter la contagion
Qui va au supermarché fait la queue, puis entre et se déplace parmi des surfaces, des objets et des espaces que d’autres ont touchés avant. Les produits de ma cagette au contraire ont été portés directement à la boutique par le producteur, puis préparés par Grazia, l’employée, suivant la commande passée à distance, puis livrés à domicile Rien de plus. Aucune mise en rayon, aucun chariot. Combien de paires de mains ont touché le paquet de pâtes ou les pommes du supermarché ? Nous ne pouvons pas le savoir. Moi, au contraire, je sais qui a manipulé mes artichauts : le producteur, Grazia et moi."

traduction : Patrick Ennebeck du groupe lillois  "Givrés d'oranges !"