Lidia Tusa

Azienda Mandre Rosse

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Hier                 

Ce pochoir était imprimé sur les sacs de jute servant à transporter le grain.
Il nous est aujourd’hui difficile d’imaginer un monde qui n’existe plus : pas de plastique ni d’électricité, des animaux de trait à la place des moteurs, une main d’oeuvre à bas coût, parfois payée en nature. Jusqu’à la fin des années 50, Mandre Rosse était une ferme où l’on produisait du grain et du fourrage et où l’on élevait des bovins et des ovins.


La ferme était un microcosme régi par des règles et des processus de production très efficaces, la finalité principale étant la survie économique.

Dans les années 60, les paysans fuirent au nord dans les usines, mon grand-père mourut et mon père et ses frères partirent étudier, prirent d’autres voies. La campagne est demeurée, sans vie. La maintenir devint un luxe, un caprice du coeur, un attachement affectif à la mémoire du passé.
Le prix du grain étant trop bas pour couvrir les dépenses, le bétail fût vendu : cela coûtait trop cher de le garder. 


Il y avait une petite oliveraie d’une centaine d’arbres qui servait à la production de l’huile de la ferme. Dans les années 70, elle fut agrandie, avec la conviction que la production d’huile était plus rentable et “simple” que la culture des céréales. Mais il en fût autrement : le coût de la main d’oeuvre augmenta énormément et s’efforcer de vendre l’huile à un prix rémunérateur ne faisait plus partie des priorités de la vie.  Désormais, vendre de l’huile était devenu un problème qui se résolvait en appelant un médiateur qui vous faisait “une faveur” en l’achetant pour libérer vos jarres.


...et aujourd'hui

Nous vivons un tournant depuis environ dix ans...Il y a eu les années de formation et la sensation continue de devoir aborder une montée raide et infinie. Les oliviers étaient quasiment abandonnés : mal taillés et fragilisés. Le sol argileux, sillonné de profondes fentes et jamais fertilisé...quel malheur! Nous avons distribué des cisailles électriques à nos ouvriers pour la taille. S’étant d’abord montrés méfiants, ils ne peuvent maintenant plus s’en passer!
Après cette longue ascension, nous aimerions que le futur soit un peu plus en descente…


 

 


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